les dires ( les mots écrits ou prononcés )
ce qui est dit ( le message que l'auteur veut faire passer)
Il faut observer le contexte de l'énoncé, l'auteur a laissé des indices
pour que son lecteur soit capable de deviner le message sous-entendu
Prenons par exemple l'incipit d'un conte philosophique de Voltaire :
"Jeannot et Colin"
Plusieurs personnes dignes de foi
ont vu Jeannot et Colin à l'école dans la ville d'Issoire, en
Auvergne, ville fameuse dans tout l'univers par son collège et par
ses chaudrons. Jeannot était fils d'un marchand de mulets très
renommé ; Colin devait le jour à un brave laboureur des environs,
qui cultivait la terre avec quatre mulets, et qui, après avoir payé
la taille, le taillon, les aides et gabelles, le sou pour livre, la
capitation, et les vingtièmes, ne se trouvait pas puissamment riche
au bout de l'année.
Jeannot et Colin étaient fort jolis pour des Auvergnats ;
Quels sont les indices qui peuvent nous aider à deviner les intentions de Voltaire ?
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Plusieurs personnes dignes de foi
ont vu Jeannot et Colin à l'école dans la ville d'Issoire, en
Auvergne, ville fameuse dans tout l'univers par son collège et par
ses chaudrons. Jeannot était fils d'un marchand de mulets très
renommé ; Colin devait le jour à un brave laboureur des environs,
qui cultivait la terre avec quatre mulets, et qui, après avoir payé
la taille, le taillon, les aides et gabelles, le sou pour livre, la
capitation, et les vingtièmes, ne se trouvait pas puissamment riche
au bout de l'année.
Jeannot et Colin étaient fort jolis pour des Auvergnats ;
Jeannot et Colin étaient fort jolis pour des Auvergnats ;
Les lecteurs qui aiment à
s'instruire doivent savoir que M. Jeannot, le père, avait acquis
assez rapidement des biens immenses dans les affaires. Vous demandez
comment on fait ces grandes fortunes ? C'est parcequ'on est heureux.
M. Jeannot était bien fait, sa femme aussi, et elle avait encore de
la fraîcheur. Ils allèrent à Paris pour un procès qui les
ruinait, lorsque la fortune, qui élève et qui abaisse les hommes à
son gré, les présenta à la femme d'un entrepreneur des hôpitaux
des armées, homme d'un grand talent, et qui pouvait se vanter
d'avoir tué plus de soldats en un an que le canon n'en fait périr
en dix. Jeannot plut à madame ; la femme de Jeannot plut à
monsieur. Jeannot fut bientôt de part dans l'entreprise ; il entra
dans d'autres affaires
le père était très indécis. Que
faudra-t-il donc apprendre à mon fils ? disait-il. A être aimable,
répondit l'ami que l'on consultait ; et s'il sait les moyens de
plaire, il saura tout: c'est un art qu'il apprendra chez madame sa
mère, sans que ni l'un ni l'autre se donnent la moindre peine.